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Journal de la grande oreille — groupe de Leila

par Camille Deslauriers Ménard


Collaboratrice de l'Hippocampe


Visite à l'école Arc-en-ciel


Décembre 2021




Bouillon bouillonnant que sont les enfants !



Ma ville… Ma ville est une planète, une comète. C’est la constellation de nos maisons. Qui puent et qui sentent bon.


Ça sent la nourriture qu’on a oubliée Pizza sous la neige, fromage, yogourt périmé La nourriture qu’on a cuisinée Vanille, spag, crêpes, café Ça sent les chiens, les chats, les hamsters. Et mon frère et ma sœur. Chaussettes, bobettes, produits pour maison nette. Il y a le feu, la fumée, le gaz et le sang Il y a la ville et la campagne tout le temps


Ma ville est une planète, une comète. C’est la constellation de nos maisons. Qui poussent comme des champignons. Mes étoiles, ce sont mes amis, et les grands centres forment mes galaxies.

C’est gris. Mon vaisseau auto-métro s’aventure dans les voies lactées Ste-Cath, Quartier chinois et Laurier Je vois dans mon hublot des petites choses comme des débris spatiaux ping bagel, manga, figurines, livres pong


Je passe souvent au-dessus de la galaxie la plus chic Eaton, Biosphère, Five Roses, 67, Stade olympique Il y a la galaxie des géants qui brillent, c’est beau Le pont, la Grande Roue, le Grand Berlingot Trop souvent je croise la galaxie qui m’écœure Usine désaffectée, cônes, seringues, animaux morts, dépanneur Je préfère la verte, toute douceur Église, parc, arbres, fleurs


Et je finis mon parcours dans ma cour


parce que ma ville est une planète, une comète.

C’est la constellation de nos maisons.

Fin de la transmission












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